Chez moi, à l'Intérieur...

Omnia Apud Me Mathematica Fiunt. (René Descartes - 12x133-30x55)

Il se fait appeller Vicnent et Il se situe vers Paris XI, City of Lights, France

Ce qu'il en pense ? "Cubum autem in duos cubos, aut quadratoquadratum in duos quadratoquadratos et generaliter nullam in infinitum ultra quadratum potestatem in duos ejusdem nominis fas est dividere: cujus rei demonstrationem mirabilem sane detexi. Hanc marginis exiguitas non caperet". Pierre de Fermat, 1637, dans la marge de son exemplaire (aujourd'hui disparu) des Œuvres de Diophante éditées par C.G. Bachet de Méziriac.

Le reste aussi...

25.11.05

C'est très énervant

Alors que certains font des fragments littéraires gratuits, je m'efforce depuis maintenant une bonne quinzaine d'années d'écrire un roman stomacal.

Une bonne quinzaine d'années pour peu que soient relativement fiables les souvenirs visuels que j'associe aux souvenirs les plus lointains qu'il m'est donné d'avoir de cette envie. Je suis très visuel... ;-)

Il y a peu [début 2004], j'avais commencé son écriture. En fait, cela allait relativement vite. Je m'imposais un chapitre par semaine. Logique par le fait que cette histoire, cela faisait en gros 15 ans qu'elle tournait dans ma tête. Ce roman est (ou n'est pas ?) autobiographique. Par contre, il sera largement inspiré de faits réels, vécus pour la plupart, et je crois bien que je ne changerai les noms que par de plus ou moins savants entremélages de lettres. Ainsi, Mr Durand pourrait devenir Mr Dandru (ou Drudan parce que Mr Auddrn, ça ne le fait pas...). Pas totalement biographique donc, mais il est clair (et je ne sais toujours pas pourquoi à ce jour) que je vais y laisser des trippes. C'est un sentiment bizarre, que j'ai du mal à qualifier. Ce roman, mon roman, mon futur roman est en moi. Je ne peux rien écrire d'autre que cette histoire que j'ai aujourd'hui précieusement en tête... Il y a des choses extrêmement dures dedans, une souffrance d'un autre monde. Je ne sais si je dois me faire psychanaliser (Non, je déconne, je sais : je ne dois pas) ou de quelle frustration ces idées m'en sont venues en tête mais paradoxalement, elles ont toujours été là. C'est un peu cela ce que je ressens. Peut être est-ce le fait que tout cela se tourne et se retourne dans ma tête depuis si longtemps, que cette histoire m'est familière. Mais toujours est il que je ne sais toujours pas pourquoi j'ai envie de raconter cela, cette histoire. Dure et difficile.

15 ans donc que je me raconte ce roman, 15 ans que j'en peaufine chaque personnage, chaque trait de caractère, chaque lieu. 15 ans que je peaufine aussi le scénario (Alambiqué au possible, vous imaginez bien !). 15 ans que je modifie la fin, la chute, la morale. À tel point d'ailleurs que je ne sais plus laquelle prendre... Mais 15 ans que je connais les lieux par cœur, et chaque scène me renvoie des images comme un film qui se déroulerait devant moi, étant à la fois scénariste, réalisateur et acteur. Une sorte de trinité, demie tri don d'ubiquité! Et il y a un peu de cela. J'ai l'impression, quand je pense à certaines scènes, d'éprouver une sorte de décorporation. Mon regard me voit jouer, tandis que mon cerveau envoie le scénario mais que l'acteur connait déjà.

Il m'est arrivé, on en dirait une scène de Lelouch, d'aller me poser dans ce magnifique jardin du palais du Luxembourg. Tranquillement, sans livre, sans aucune pensée, je regarde les gens qui passe. Je suis sur un banc. Mon cœur doit battre lentement, à peine accéléré par quelque bouffées de cigarettes que mon inattention aura laissé passer. Un grand calme. Les gens qui passent. Quand je ne m'attarde pas sur une chute de rein, je vois parfois une vieille personne. J'imagine son histoire. La guerre qu'il a dû vivre, même enfant. Sa trajectoire dans notre lieu commun à tous, la Terre. Parfois, c'est un couple qui marche lentement. Ils se parlent. J'essaie discrétement de voler un mot, un bout de phrase. J'essaie de lire sur leurs lèvres. Je me construit leur histoire. Et puis, parfois, quand une grande quiètude m'envahit, je dois probablement fermer les yeux. Leur hsitoire est définitivement la mienne. C'est alors que de temps en temps, j'apparait dans cette histoire. C'est amusant, comme sensation. Surprise, étonnement, mais légitimité aussi, par habitude sans doute. Cela ne me trouble pas assez pour que l'histoire ne continue pas. Je ne sais pas combien de temps tout cela dure mais quand je re ouvre les yeux, le couple a disparu de mon champ visuel.

Mon roman est un peu comme ces histoires. Il s'impose à moi comme une histoire déjà connue que je me raconterais et que je prendrais plaisir à écouter en la découvrant.

Ce roman a pris un premier coup d'arrêt vers juillet 2004. Je commençais mon CIF et souhaitais m'y donner à fond. Ce qui est donc très énervant, c'est donc ce deuxième coup d'arrêt qu'il vient de prendre aujourd'hui. J'avais stocké ce texte sur un disque dur que je n'utilisais plus depuis juillet 2004 justement. Or, avec mon récent 300Go en USB, j'ai remis mon vieux disque dur dedans. Il est illisible. Même au boulot, ils ne sont pas capables d'accéder au disque.

Je crois que j'ai perdu le texte de mes douze premiers chapitres.

Ce n'est pas si grave, juste un peu énervant. Mais comme j'ai cette histoire en tête, j'ai aussi besoin de l'écrire. Il me faudra donc bien retrouver les mots, les phrases... Il faut que j'écrive ce texte. Et bizarrement, j'ai le sentiment étrange que lorsqu'un jour, je mettrai un point final au texte, il y aura alors comme un grand vide...

4 Comments:

Blogger Audrey H. a dit...

As-tu demandé à un pote plus calé que toi en info si la récup du fichier était vraiment peine perdue?

2:47 PM  
Blogger Vicnent a dit...

Comment ça plus calé que moi ???????
Et ce n'est pas de l'informatique, savoir accéder à un disque dur. C'est un boulot de garagiste.

2:59 PM  
Blogger Audrey H. a dit...

Euh, désolée, Big Brother.
Dire que je ne suis même pas garagiste...

5:36 PM  
Blogger Audrey H. a dit...

*Alors que certains font des fragments littéraires gratuits, je m'efforce depuis maintenant une bonne quinzaine d'années d'écrire un roman stomacal.*
---> Ces tentatives n’ont pas la même envergure que celle ambitionnée par un roman, stomacal de surcroît, mais elles doivent être quand même saluées comme il se doit. Pour ma part, je n’en suis ni à ton stade, ni à celui du Grand Prêtre Egyptien.

* Ce roman est (ou n'est pas ?) autobiographique. *
---> Tu entretiens donc l’ambiguïté.

* je ne changerai les noms que par de plus ou moins savants entremélages de lettres. *
---> Au moins tu as des noms, tout le monde n’a pas cette chance, si l'on peut parler de chance...

* il est clair (et je ne sais toujours pas pourquoi à ce jour) que je vais y laisser des trippes. *
---> L’acte d’écriture est une forme d’expression, donc de violence : tu "presses" (ça c’est pour le côté "pression") ce que tu as en toi hors de toi (... le côté "ex").

* une souffrance d'un autre monde *
---> Me permets-tu de t’emprunter cette expression et de l’utiliser à mon tour ? Mention du Copyright Big Brother, of course. ;-)

* ces idées m'en sont venues en tête mais paradoxalement, elles ont toujours été là. *
---> Elles étaient peut-être présentes en toi, mais certains événements de la vie, certaines situations ont pu servir de révélateurs, parfois sans que tu l’aies recherché, sinon ce serait trop simple bien sûr.

* 15 ans que je modifie la fin, la chute, la morale. À tel point d'ailleurs que je ne sais plus laquelle prendre... *
---> Alors justement, the output de tout ça, quel sera-t-il finalement ? Je l’attends avec impatience, même si je prendrais soin le moment venu de lire le roman depuis le début en ayant la sagesse de ne pas commencer par la fin. Maintenant avec Raphaëlle qui veille sur toi, cela va peut-être enfin se décanter. Je le souhaite avec rage et ardeur, pour toi et pour moi... (Euh, moi sans Raphaëlle, je me cherche une âme soeur de mon côté, au masculin s'il-vous-plaît quand même. ;-) )

* J'ai l'impression, quand je pense à certaines scènes, d'éprouver une sorte de décorporation. *
---> Phénomène de dédoublement du moi.

* Mon roman est un peu comme ces histoires. Il s'impose à moi comme une histoire déjà connue que je me raconterais et que je prendrais plaisir à écouter en la découvrant.*
---> Ecrire, c’est un peu l’art de faire accoucher des idées que l’on a déjà en soi. Philosophie, maïeutique et acte d’écriture: même combat.

* J'avais stocké ce texte sur un disque dur que je n'utilisais plus depuis juillet 2004 justement. Or, avec mon récent 300Go en USB, j'ai remis mon vieux disque dur dedans. Il est illisible. *
---> Quelle imprudence ! Quel gâchis, même s’il n’est pas irrémédiable !

* Il me faudra donc bien retrouver les mots, les phrases... *
---> Reparcourir le cheminement intellectuel, the intricacies of the plot, se remémorer ou réinventer les métaphores qui pour certaines ont parfois mis des semaines, des mois, des années, quinze ou vingt ans à mûrir, là sera le plus délicat : d’un point de vue littéraire, mais aussi moral et mental...

* Il faut que j'écrive ce texte. Et bizarrement, j'ai le sentiment étrange que lorsqu'un jour, je mettrai un point final au texte, il y aura alors comme un grand vide...*
---> Tu seras alors complètement prêt pour recommencer une nouvelle vie, pour laquelle le préalable absolu consiste à réussir à faire table rase du passé, enfin...

10:54 PM  

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