Selon l'agence France Presse et son correspondant à WASHINGTON, "certains pharmaciens américains animés par des convictions religieuses refusent désormais d'honorer les ordonnances prescrivant la pilule contraceptive ou la pilule du lendemain" en arguant de leur droit à l'objection de conscience.

Selon un décompte effectué par le Centre national des droits de la femme à Washington, des incidents de ce type ont été rapportés dans 12 Etats américains et 11 Etats examinent la possibilité de faire voter un texte de loi autorisant les pharmaciens à refuser la vente de certains produits sur la base de leurs convictions morales.

"C'est une tendance en hausse et nous parlons de l'un des droits les plus fondamentaux des femmes, environ 95% utilisent la contraception à un stade de leur vie" a souligné la juriste de cette organisation, Rachel Laser, interrogée par l'AFP. Pour cette dernière, le problème est particulièrement grave pour les femmes demeurant dans des régions rurales. "Parfois quand une pharmacie refuse l'ordonnance, la seule autre pharmacie est située à plus de 40 kilomètres". Elle cite le cas de Wal-Mart dont les pharmacies ne vendent aucune contraception d'urgence comme la pilule du lendemain, alors que le numéro un mondial de la distribution a parfois un monopole de fait pour la vente de médicaments dans un rayon de plusieurs dizaines de km.

Une militante provie est tout particulièrement entrain de mener ce combat : la pharmacienne Karen Brauer. Elle dirige le mouvement des "Pharmaciens pour la vie" (1.600 membres d'après ses chiffres) qui "milite pour le droit de tout pharmacien à ne pas vendre de médicament ayant pour effet d'interrompre la vie humaine". Outre la pilule du lendemain, la mini-pilule entre, selon elle, dans cette catégorie car elle agit "après la fécondation". "Notre objectif est de faire revenir les pharmaciens à une profession entièrement tournée vers les soins, la contraception ne soigne pas", affirme encore Mme Brauer à l'AFP. Ses convictions lui ont valu d'être licenciée par la chaîne de grands magasins K-Mart, aujourd'hui en faillite... Elle se félicite de cette disparition provoquée, selon elle, parce que cette chaîne "s'était éloignée des valeurs de l'Amérique profonde".

La polémique pourrait encore s'intensifier si l'agence américaine de réglementation des médicaments (FDA) décide d'autoriser la vente de la pilule du lendemain sans ordonnance, renforçant encore le pouvoir des pharmacies de vendre ou non ce produit décrié par les groupes religieux conservateurs. D'ores et déjà, certains pharmaciens vont jusqu'à refuser de transmettre une ordonnance à une pharmacie voisine. Steven Aden, juriste du Christian Legal Society Center for Law and Religious Freedom, dont l'organisation "soutient les pharmaciens estimant que la contraception est immorale" estime néanmoins que ces derniers sont tenus de "proposer à la patiente une alternative pour obtenir le médicament prescrit".

voila... on est pas dans la merde, même si c'est aux States... encore que...

Autrefois, au temps où la France était catholique, où l'on invoquait le nom de Dieu comme témoignage d'une promesse, où l'on jurait devant Dieu de "dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité", l'inauguration d'une fonction ou d'un métier était ordinairement accompagnée d'un serment, par lequel on s'engageait à remplir fidèlement les devoirs d'état qu'on envisageait d'assumer.
Voici quelques-uns de ces serments, que nous avons relevés dans un ouvrage, daté de 1924, de E. Duplessy, chanoine de Notre-Dame de Paris.
(Histoires de catéchisme, à l'usage des Catéchistes et des enfants du catéchisme).

SERMENT D'UN PHARMACIEN. (avant 1924)

Je prends à témoin mon Dieu en trois Personnes, créateur de l'Univers, que j'observerai toute ma vie ce qui suit:
  • Je vivrai et mourrai dans la foi chrétienne.
  • J'honorerai mes parents.
  • J'honorerai les médecins et maîtres sous lesquels j'ai étudié.
  • Jamais je ne dirai d'injures aux anciens de notre ordre ni à d'autres.
  • J'embellirai de mon mieux la dignité de l'art.
  • Je ne ferai imprudemment, ni par espoir de gain, rien d'illicite.
  • Dans les maladies aiguës, je jure que je ne donnerai pas de purgatif sans l'ordre du médecin.
  • Je garderai le secret des malades.
  • Je ne livrerai pas de poison, et n'en laisserai pas donner, même à mes ennemis.
  • Je ne changerai pas les prescriptions des médecins, et ne substituerai jamais de remèdes sans leur avis.
  • Je ne refuserai à personne mon concours légitime.
  • Je ne garderai pas dans ma pharmacie les médicaments gâtés ou mal préparés.
En faisant et observant ces règles, que Dieu m'assiste, ainsi soit -il.
Jusqu'à la Révolution, un échevin était un magistrat municipal, ce qui fait noter dans ouvrage, pour que les enfants comprennent, que cela correspondait plus ou moins à un maire actuel...
Extrait de "Demain la chrétienté en Alsace".

Depuis, ça va un peu mieux : le serment de Gallien dit ceci :
SERMENT DE GALIEN

Je jure, en présence des maîtres de la faculté, des conseillers de l’ordre des pharmaciens et de mes condisciples :

- D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;
- D’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l’honneur, de la probité et du désintéressement ;
- De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine.
- En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels.
- Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
- Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.